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Gauthier Huber – L’écheveau de la représentation

Le travail d’Hervé Graumann repose essentiellement sur la logique et les effets du monde informatique. Ses œuvres ont une parenté plus thématique que visuelle, car l’artiste, qui incorpore souvent dans son travail des archétypes tirés directement du réel ou de sa représentation, s’intéresse d’abord au contenu que constitue l’action réciproque des médias eux-mêmes.

<L’écheveau de la représentation>

For machines, 1996-97 – dispositif informatique, appareils électriques, bande vidéo computer device, electrical objects, video tape – dimensions variables

For machines, 1996-97 – dispositif informatique, appareils électriques, bande vidéo / computer device, electrical objects, video tape – dimensions variables

Une œuvre d’Hervé Graumann consistait en une bande vidéo et en un groupe d’objets posés au sol. Le film montrait des individus occupés à de petites choses, et les objets étaient reliés à un programme qui les faisait fonctionner ou non de manière aléatoire. Deux systèmes cohabitaient ainsi, chacun suivant son cours avec indifférence. Le spectateur, quant à lui, qui s’était habitué au <réel> médiatisé par la bande vidéo, et n’y prêtait plus guère d’attention, était toujours surpris quand les objets (artificiels) lui rappelaient leur présence. L’une des caractéristiques de la réalité virtuelle, dont les images peuvent nous apparaître (au sens du spectre), puis disparaître à tout jamais si on ne les <sauve> pas, est d’augmenter son pouvoir en proportion de la vitesse de renouvellement de ses éléments: <Comme la fission et la fusion, les croisements et hybridations des médias libèrent une énergie et une puissance nouvelle immenses>.

En ces questions, la cécité n’est pas inéluctable, pour peu que nous sachions qu’il y a quelque chose à observer> (Marshall McLuhan, 1964). Cette observation, qu’effectue Hervé Graumann, passe par une manipulation éclairée, et la nature du médium qu’il déconstruit apparaît d’autant plus visiblement qu’elle se révèle dans un autre médium. Ainsi, en faisant passer certaines spécificités du médium x dans la sphère du médium y, l’artiste peut éclairer les déterminations d’un contenu z. Dans <Blanc sur Blanc>, par exemple, œuvre non suprématiste mais lexicale, il donne forme à l’effet des méthodes de classement qui, postulant l’exhaustivité en fonction d’un principe aléatoire, mettent sur le même plan des réalités pourtant fort différentes: il s’agit d’une photographie sur laquelle un M. Blanc – qu’Hervé Graumann a sollicité après avoir trouvé son nom dans un annuaire téléphonique – apparaît juché sur les épaules d’un homonyme.

Lampes code RGB, 1998 – lampes, multiples interrupteurs / lamps, multiple switches – dimensions variables

Lampes code RGB, 1998 – lampes, multiples interrupteurs / lamps, multiple switches – dimensions variables

Ou encore, recourant à deux objets issus de l’ère électrique, une lampe et une radio, et leur ajoutant plusieurs interrupteurs, il les dote ainsi d’un attribut majeur de l’ère électronique: le code d’accès. Par le quadrillage intégral d’une photographie, dont il a numéroté les éléments de gauche à droite et de droite à gauche (logique du plotter), il met en évidence le fait qu’avant d’être une image, celle-ci n’est qu’une surface plane ayant été soumise à une opération technique. <Tous les media sont des métaphores actives, en ce qu’ils peuvent traduire l’expérience en des formes nouvelles>, note encore Mc Luhan. Raoul Pictor, le peintre virtuel dont Hervé Graumann a assisté (par ordinateur) la naissance – et qu’il a mis depuis peu sur le web – illustre cela à merveille: œuvrant à l’intérieur de la représentation, il devient la parfaite métaphore de l’artiste contemporain qui, façonné par la Raison Technique, tire de celle-ci toutes ses combinaisons. Dans ce jeu de passe-passe où des simulacres identiques amènent à l’expérience leurs supports hétérogènes, la <réalité> peut faire office de fiction ultime. C’est ce que démontre Hervé Graumann par une série de photographies dans lesquelles des mosaïques de petits objets articulés semblent tirées du canevas d’un programme informatique. Or, ici les objets ont un référent réel, et la perspective vient de la prise de vue si bien que la liste de McLuhan peut s’augmenter d’un nouveau <médium>: l’artiste.

Gauthier Huber, in kunstbulletin – oct 2001

…de l’ordre alphabétique des couleurs

...de l’ordre alphabétique des couleurs (dladc base v1.1) – table en 7 langues & 11 couleurs classées par ordre alphabétique

…de l’ordre alphabétique des couleurs (dladc base v1.1) – table en 7 langues & 11 couleurs classées par ordre alphabétique

...de l’ordre alphabétique des couleurs (allemand, anglais, espagnol, français), 2004

…de l’ordre alphabétique des couleurs (allemand, anglais, espagnol, français)

...de l’ordre alphabétique des couleurs (allemand, anglais, français, italien), 1992 acrylique sur panneaux de bois / acrylic on wooden panels – 100 x 200 cm.

…de l’ordre alphabétique des couleurs (allemand, anglais, français, italien), 1992
acrylique sur panneaux de bois / acrylic on wooden panels – 100 x 200 cm.

(…) C’est une même démarche qui le conduit à travailler cette prose sans se plier à l’ordre narratif ou analytique qu’elle construit tout au long de ses divers segments mais comme un tableau à entrées multiples qui peut être consulté en tant que base de données. A une forme de tri propre au récit et peu directement explicite, H. G. superpose une pratique de la classification aux critères très rigoureusement définis. Prenant non pour thème, mais pour tête de chapitre général la couleur, l’artiste est ainsi amené à éditer la liste des abonnées du téléphone d’une ville affublés d’un nom de couleur, ou encore à réaliser une peinture qui n’est ni conceptuelle ni néo-géo mais la conséquence d’un double listage: horizontalement une série de langues, verticalement les noms de quelques couleurs préalablement choisies et rangées par ordre alphabétique. Les coordonnées ainsi définies permettent de constituer un ensemble de cases colorées dont la réunion n’est rien d’autre que le tableau. La même démarche aboutit également au fait de peindre une toile monochrome en présence d’une personne dont le nom désigne la couleur utilisée. Monsieur ROUGE, Madame ROSE sont ensuite invités à signer le procès-verbal rendant compte de la séance. Messieurs Damien et Alberto BLANC, plus complaisants, ont même accepté de faire connaissance puis de se laisser photographier, le premier tenant en équilibre sur les épaules du second pour une composition (en noir et blanc…) judicieusement intitulée BLANC SUR BLANC. (…)

Hervé Laurent – “Tableaux (monochromes) d’une exposition (informatique)”
in cat. 5ème SIV, St-Gervais, Geneva – 1993
Texte intégral

...de l’ordre alphabétique des couleurs (espagnol, français, italien, portugais), 1992 – acrylique sur toile / acrylic on canvas – 90 x 164 cm.

…de l’ordre alphabétique des couleurs (espagnol, français, italien, portugais), 1992 – acrylique sur toile / acrylic on canvas – 90 x 164 cm.

(…) It is the same kind of approach which leads him to work this prose over, not bowing to the narrative or analytical order which it constructs throughout its various segments, but like a multi-entry picture which can be consulted as a database. On a form of selection proper to the tale and not very directly explicit, H.G. superimposes a form of classification with very strictly defined criteria. So taking colour not as a theme but as a general chapter heading, the artist is induced to draw up the list of a town’s telephone subscribers whose names are colours, or else to paint a picture which is neither conceptual nor neo-geo but the consequence of a double-listing; horizontally a series of languages, vertically the names ofsome colours previously chosen and placed in alphabetical order. The coordinates so defined make it possible to compose a set of coloured squares which, when put together, simply make up the picture. The same approach also ends with the painting of a monochrome canvas in the presence of a person whose name indicates the colour used. Mr. RED, Mrs. PINK, are then invited to sign the minutes on the session. Messrs. Damien and Alberto BLANC (WHITE), more obliging, even agreed to be introduced, then to have their photograph taken, the former balancing on the shoulders of the latter for a composition (in black and white…) judiciously entitled “Blanc sur Blanc” (White on White). (…)

Hervé Laurent – “(Monochromes) pictures at a (computerized) exhibition”
in cat. 5ème SIV, St-Gervais, Geneva – 1993
Full text

 

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Database totem II (allemand, anglais, français, japonais), 2001 acrylique sur bois / acrylic on wood – 250 x 35 x 35 cm. Database totem I, (allemand, anglais, français, italien), 2001 vinyle autocollant, verre acrylique / vinyl sticker, acrylic glass – 200 x 40 x 40 cm.

Database totem II, I, III (various languages), 2001


Links:
• alphabetical order of numbers (numbers from zero to one hundred alphabetically sorted)
• Buisson, Branche & Rossignol
• Sélection chromatique

Mauricio Gajardo “Du spirituel dans l’art et dans la peinture
 de Raoul Pictor en particulier”

Musicalité

Qu’est-ce qui a conduit Hervé Graumann à me demander d’écrire un texte sur son travail ? C’est en essayant de répondre à cette question que j’en suis arrivé à considérer un aspect relativement discret, ou du moins peu ostentatoire, de son œuvre, mais qui, à mon sens, anime, habite, constitue et soutient fortement l’ensemble de ses préoccupations.
De prime abord je me suis amusé à penser que c’est la sonorité insolite de mon nom de famille qui l’aurait motivé à s’adresser à moi.
Cette identité auditive, résonnant avec une vicieuse intimité tout au long de ma vie civile, peut-elle finir par induire et former une sorte d’essence sonore de mon être et de ma personnalité ?

La signification latente et la mélodie de mon nom me hantent, cet agencement de phonèmes est si solidement attaché à mon identité qu’il semble participer de ma constitution psychique et physique. Pourtant, ces quelques lettres de l’alphabet inébranlablement alignées ne veulent rien dire pour moi et leur familiarité est telle que je n’arriverai probablement jamais à être complètement conscient de leur portée sonore et poétique. 
Certes, parfois, à la faveur d’une étincelle de lucidité, je parviens à en avoir une réception vierge et, alors, pour un bref instant, cette succession de voyelles et de consonnes révèlent une réelle étrangeté, un potentiel auriculaire insoupçonné. Tout à coup, un sens enfoui semble vouloir se former, un vrai mot voudrait surgir, mais en vain ; aussitôt, le nom retrouve son aspect habituel, sa lourde et lointaine conformation, son impassibilité stupide, sa majestueuse et imbécile monumentalité.
Mais cette piste n’est vraiment pas satisfaisante étant donné qu’il n’y a rien de lexicalement chromatique dans mon patronyme, et rien, non plus, qui corresponde à quelque agreste paysage.

Or donc, compte tenu du fait que c’est la première fois qu’un artiste me demande d’écrire un texte autour de son œuvre, cela me donne à penser qu’il y a chez Graumann un vrai goût du risque, une sorte de plaisir à générer de l’inattendu, à organiser des rebonds.
De la même façon, je pourrais faire cas de son sens de la répartie, de la boutade et de la saillie et, par surcroît, établir un lien avec son inclination pour les ressemblances phonétiques, les homophonies amusantes, l’équivoque des mots, les embuscades de langage. Autant de traits qui, à la lumière des affinités qu’il semble entretenir avec la pensée mathématique et les dispositifs d’échantillonnage aléatoire et répétitif, me confortent dans l’idée qu’il y a décidément dans et autour de l’œuvre d’Hervé Graumann une éminente et fondamentale musicalité.
Musicalité qui par ailleurs semble rencontrer un écho dans la qualité de son humour, et c’est peut-être par ce double mouvement que son travail acquiert cette accessibilité affable, sans intellectualisme, cette force ludique qui fait qu’on y pénètre avec un certain plaisir mais dont, telle l’urne à sens unique de certaines plantes carnivores, on ne ressort pas toujours.

Afin de m’éclaircir les idées, j’ai tapé www.graumann.net où j’ai spontanément cliqué sur la nouvelle version de Raoul Pictor.

De l’inspiration

Il y a quelques années, lors d’un voyage au Chili, j’ai eu l’occasion de connaître un cousin qui, fraîchement sorti de l’école des beaux-arts d’une petite capitale de province, s’adonnait à la peinture de natures mortes et de paysages et, de temps à autre, se hasardait dans d’obscures compositions abstraites à tendance ornementale. Après avoir envisagé plusieurs postures critiques, il m’est apparu évident qu’il n’avait reçu aucune notion, même basique, de l’histoire de la peinture classique et moderne. Certes, intercalées au milieu de sa production habituelle, on pouvait apprécier, çà et là, quelques tentatives formelles un peu plus âpres et mordantes, laissant trahir des influences que l’on serait tenté de qualifier de « modernes ». Mais, dans l’absolu, il était assez clair que les seuls repères picturaux dont il avait bénéficié de manière vraiment solide et appuyée étaient surtout les natures mortes, les marines et autres peintures de paysages bigarrées dont j’avais eu l’occasion d’apercevoir quelques spécimens au milieu de l’artisanat touristique local.
Sa production était traversée par une préoccupation constante d’alternance entre les différents moyens d’expression qu’il maîtrisait ou dont il cherchait à assimiler la technique. Il allait des natures mortes aux paysages, des paysages aux ornements, des ornements à l’abstraction avec une habileté inquiète et laborieuse.
De temps en temps, au milieu de cet amoncellement de tableaux apparaissait une toile réunissant en un collage disparate l’ensemble de son répertoire, une sorte de mosaïque dans laquelle, en un conglomérat de juxtapositions et de superpositions biscornues, semblaient cohabiter tant bien que mal toutes sortes de manières de peindre et de techniques. Mon cousin, avec ses peintures alternantes, fusionnantes et kaléidoscopiques, cherchait son style.

Souvent, je me suis demandé ce qui pourrait advenir si ce cousin, pour peu qu’il soit rompu à l’Internet ou aux charters, venait à se trouver face à Raoul planté derrière son chevalet, attaquant la toile de ses vifs et rapides coups de pinceaux de karatéka ou d’escrimeur olympique. D’emblée, j’entrevois l’arrogance condescendante où cet exercice pourrait me mener, et m’aperçoit que pour envisager correctement cette confrontation il me faudrait faire appel à des outils socio économiques et politiques, et ça compliquerait diablement mon propos, revenons plutôt à Pictor.

Pictor se submerge dans son activité avec un élan exemplaire, et pour cela il mobilise un certain nombre de réquisits lui permettant d’être réceptif au souffle créateur. Il invoque la grâce en s’étourdissant à l’alcool (qu’il interroge comme un oracle), se gave de références en consultant des gros livres, se dégourdit les jambes et se rafraîchit les neurones en déambulant d’un pôle à l’autre de son activité créatrice, médite, réalise des exercices de respiration et, pour ce qui est des questions pratiques, possède une étagère garnie d’ouvrages d’art, un atelier donnant sur la mer – la porte arrière s’ouvre sur un vaste paysage lacustre, lequel nous laisserait entendre que l’atelier de Raoul repose sur des pilotis. De plus, Pictor change régulièrement l’agencement du mobilier, acquiert de nouveaux meubles, remplace le papier peint – d’une version à l’autre Graumann semble prendre un évident plaisir à réinventer les motifs du papier peint qui ornent le mur de l’atelier –, en clair, il combine admirablement la maîtrise de l’inspiration à une éclatante dynamique du faire.

Du reste, il me semble que depuis quelque temps il commence à avoir un style. J’ai imprimé plusieurs de ses réalisations récentes en l’espace de deux mois et je les trouve, ma foi, incontestablement assorties par une manière assez caractéristique. Ne faudrait-il pas, à ce stade, évaluer la qualité intrinsèque des œuvres de Pictor ?
Il est intéressant de noter combien l’humour parodique qui se dégage de ces images participe en même temps d’une certaine grâce, il en résulte une ambiguïté comique très singulière, traversée par une beauté trouble, indéfinissable, presque embarrassante.
Il n’est qu’à observer l’élégance et le remarquable équilibre de construction avec lequel les formes, les lignes et les masses sont disposées, associé à la façon heureuse et harmonieuse dont les couleurs (souvent complémentaires) s’agencent et s’associent, comme si Graumann, soucieux de flatter l’organe visuel, avait incorporé à la programmation de l’échantillonnage un inavouable désir d’eurythmie.

Quant à moi, je saisis cette occasion pour clamer haut et fort à quel point j’aime ces images, y compris l’excitation procurée par le spectacle de l’imprimante dévoilant progressivement l’ouvrage encore chaud et humide.
Il est d’ailleurs opportun de préciser que ce ravissement n’est certainement pas étranger au « style » que Raoul, à force de chercher, a quand même fini par asseoir. Car, à la vérité, les « images » réalisées par Raoul sont originales au sens où on l’entend pour toute œuvre qui ne ressemble à aucune autre. De fait, outre la valeur unique et irremplaçable de chaque tirage, il faut bien reconnaître que Raoul a une « manière » de traiter les formes qui lui est particulière, une façon de négocier les espaces, de disposer les couleurs et les masses, et même de citer naïvement des oeuvres préexistantes, qui n’appartient qu’à lui.

Plus graphique que pictural (bien que Graumann incline à décloisonner ces différences), le résultat semble être – comme il en serait d’un vrai peintre qui apporte son corps – le fait d’une réelle intermittence de l’inspiration, au sens même ou le facteur d’indétermination de l’opération s’apparente à l’instabilité propre aux productions humaines.
De là peut-être le suspense lorsque Raoul est à l’œuvre, il y a une attente qui confère à l’ensemble du processus (de l’animation Flash à la mise en branle de l’imprimante) quelque chose qui semble appartenir au domaine du sensible, du caprice et de l’inconstance.

M.G. 2005

“Blanc sur Blanc”, 1993

Blanc sur Blanc (avec Damien Blanc & Alberto Blanc), 1993 – photographie noir et blanc / black and white photograph – 120 x 120 cm.

Blanc sur Blanc (avec Damien Blanc & Alberto Blanc), 1993 – photographie noir et blanc / black and white photograph – 120 x 120 cm.

 

Sélection chromatique  : Genève, Juin 1992

[ BLANC | BRUN | GRIS | NOIR | ORANGE | ROSE | ROUGE ]

BLANC 

Blanc Adrien, Vaudagne, av. 90, Genève, 782 36 31
Blanc Alain, 27 B, av. de Miremont, 1206, Genève, 789 07 08
Blanc Alain, Petits-Prés, ch. 18, Genève, 349 19 16
Blanc Albert, Cressy, ch. 10, Genève, 792 25 01
Blanc Alberto et Roswitha, 23, rue de Contamines, 1206, Genève, 789 27 33
Blanc Alberto Mario, , Genève, 11 (Téléfax) 312 31 33
Blanc Alberto Mario, Beauregard, r. 3, Genève, 312 27 87
Blanc Alix, 29, av. A-M-Mirany, 1225, Genève, 348 78 05
Blanc Aloys, 14, av. Vibert, 1227, Genève, 343 12 60
Blanc André, 23, rue du Village-Suisse, 1205, Genève, 321 58 91
Blanc André, 3, rue de la Mairie, 1207, Genève, 786 25 73
Blanc André, Ormeaux, pl. 11, Genève, 792 31 29
Blanc André, Vilbert, ch. Auguste- 24, Genève, 798 73 40
Blanc Andrée, 50, rte de Malagnou, 1208, Genève, 735 82 35
Blanc Andrée, Communes-Réunies, av. 74, Genève, 794 10 68
Blanc Anne-Claude, Bel-Air, av. 49 A, Genève, 348 55 54
Blanc Antoine Emile, Pont-Céard, ch. 36, Versoix, 755 17 20
Blanc Auguste, Lignon, av. 53, Genève, 796 50 07
Blanc Benedicta, Plantamour, r. 7, Genève, 738 13 47
Blanc Bernard, Gares, r. 9, Genève, 733 51 40
Blanc Bernard, Grand-Montfleury 46, Versoix, 755 67 46
Blanc Brigitte, Beau-Soleil, ch. 5, Genève, 347 07 84
Blanc Catherine, Vermont, r. 8, Genève, 734 45 01
Blanc Cécile, Carouge, r. 7, Genève, 329 34 27
Blanc Charles, Frontenex, rte 61, Genève, 735 72 30
Blanc Charles, Praille, av. 19, Genève, 342 05 53
Blanc Christiane, , Genève, 11 (Téléfax) 349 66 74
Blanc Christiane, Clos-des-Ecornaches 32, Genève, 349 66 46
Blanc Christine, 45, rue Caroline, 1227, Genève, 300 00 70
Blanc Christine, Grange-Lévrier, r. 12, Genève, 797 42 37
Blanc Christine, Voisins, r. 3, Genève, 329 40 61
Blanc Christophe, Communes-Réunies, av. 76, Genève, 794 25 37
Blanc Christophe, Mon-Idée, rte 57, Genève, 348 93 39
Blanc Claude, Aire-la-Ville, rte 24, Genève, 757 32 20
Blanc Claude, Bugnons, r. 12, Genève, 782 35 83
Blanc Claude, Cité-Vieusseux 4, Genève, 344 64 19
Blanc Claude, Eaux-Vives, r. 3, Genève, 735 53 97
Blanc Claude, Gros-Chêne, av. 46, Genève, 792 54 64
Blanc Colette, Tranchées, bd 46, Genève, 346 86 04
Blanc Constant, Dassier, r. Jean- 5, Genève, 344 92 69
Blanc Damien, Faucille, r. 11, Genève, 740 06 24
Blanc Daniel, Crêts-de-Champel, ch. 25, Genève, 346 43 69
Blanc Danièle, Evouettes, ch. 20, Meinier, 752 43 40
Blanc Danièle, Seymaz, ch. 47, Genève, 349 68 38
Blanc Danielle, Vieux-Moulin, r. 13, Genève, 792 73 95
Blanc Denise, Bizot, ch. 4 -6, Genève, 346 84 46
Blanc Denise, Carouge, r. 102, Genève, 320 75 37
Blanc Denise, Voltaire, r. 26, Genève, 345 98 65
Blanc Didier, Deux-Ponts, r. 24, Genève, 781 46 00
Blanc Didier, Vieux-Chemin-d’Onex 9, Genève, 792 70 89
Blanc Dominique, Malagnou, rte 207, Genève, 349 30 64
Blanc Dominique, Thonon, rte 279, Corsier (GE), 751 28 52
Blanc Eliane, Amazones, av. 2, Genève, 349 14 42
Blanc Eliane Mme, Vogt, bd Carl- 97, Genève, 328 71 61
Blanc Elisabeth, Goetz-Monin, r. 25, Genève, 329 98 75
Blanc Elise, Thonon, rte 121, Genève, 752 10 31
Blanc Elizabeth, Arquebuse, r. 14, Genève, 328 73 75
Blanc Elizabeth, Maraîchers, r. 40, Genève, 321 44 63
Blanc Emile, Champ-d’Anier, ch. 11, Genève, 798 38 50
Blanc Emile, Gallatin, av. 15, Genève, 344 04 21
Blanc Emile, Gautier, r. J-A- 18, Genève, 732 60 46
Blanc Emile, Genève, r. 20, Genève, 349 62 27
Blanc Emile, Hoffmann, r. 8, Genève, 734 76 17
Blanc Emile, Lamartine, r. 3 B, Genève, 344 33 77
Blanc Emmanuel, Hermance, rte 113, Genève, 752 59 27
Blanc Ernest, Charmilles, r. 34, Genève, 344 34 08
Blanc Ernest, Pontets, ch. 3 bis, Genève, 794 26 95
Blanc Ernest, Vidollet, r. 41, Genève, 734 53 79
Blanc Eugène, Moulins-de-Drize, ch. 8, Genève, 342 88 52
Blanc Fernand, Sports, ch. 6, Genève, 344 55 90
Blanc Fernande, Délices, r. 12 A, Genève, 344 61 34
Blanc Francis, Bride, ch. 2, Genève, 348 21 48
Blanc François, Pictet, av. Ernest- 40, Genève, 344 59 62
Blanc Françoise, Village-Suisse, r. 32, Genève, 328 74 17
Blanc Françoise, Vollandes, r. 38, Genève, 735 12 70
Blanc Frieda, Rois, r. 4, Genève, 320 73 03
Blanc Geneviève, Saule, ch. 38 B, Genève, 757 49 18
Blanc Georges, Bois-de-la-Chapelle, av. 57, Genève, 792 89 94
Blanc Georges, Bourgogne, r. 2, Genève, 344 67 22
Blanc Georges, Gilly, ch. 2, Genève, 793 76 13
Blanc Georges et Véronique, Princes, ch. 31 La Capite, Genève, 752 28 59
Blanc Georgette, Lattes, r. 1, Genève, 782 15 67
Blanc Gérald, Dunant, av. Henri- 15, Genève, 781 55 49
Blanc Gérald, Libellules, av. 12, Genève, 796 13 40
Blanc Gérard, Bois-de-la-Chapelle, av. 47, Genève, 792 83 95
Blanc Germain, Gallatin, av. 15, Genève, 344 54 75
Blanc Germain, Jeunes, rte 20, Genève, 343 77 70
Blanc Germaine, Vermont, r. 22, Genève, 734 70 76
Blanc Ghislaine, Dumas, av. 23 A, Genève, 789 07 01
Blanc Gilbert, Montchoisy, r. 40, Genève, 736 93 81
Blanc Gisèle, Frontenex, rte 35, Genève, 735 10 15
Blanc Héléna Mme, Goetz-Monin, r. 25, Genève, 329 12 29
Blanc Henri, Cité-Vieusseux 1, Genève, 344 50 83
Blanc Henri, Lignon, av. 62, Genève, 797 19 53
Blanc Henri et Giulia, Hermance, rte 499, Hermance, 751 19 87
Blanc Henri HORS SERVICE, Vert-Pré, ch. 4, Genève, 793 45 88
Blanc Henri Mme, Barbey, ch. William- 49, Genève, 758 14 15
Blanc Henri-Armand, Port-Noir, ch. 7, Genève, 736 31 26
Blanc Henri-Claude, Vollandes, r. 38, Genève, 735 12 70
Blanc Henriette, Bernex, r. 304, Genève, 757 17 01
Blanc Hervé, Vaucher, av. Edmond- 55, Genève, 797 09 00
Blanc Hilaire, Acacias, rte 19, Genève, 342 19 46
Blanc Irène, Semailles, ch. 41, Genève, 794 21 22
Blanc Irma, Grand-Montfleury 22, Versoix, 755 27 26
Blanc Jacques, Moillebeau, r. 3 A, Genève, 734 17 74
Blanc Jacques, Palettes, ch. 15, Genève, 794 36 06
Blanc Jacques et Rose-Marie, Epinettes, r. 20, Genève, 342 05 07
Blanc Janine, Bizot, ch. 4 -6, Genève, 346 84 46
Blanc Janique, Aubépine, r. 13, Genève, 320 64 77
Blanc Jean, Asters, r. 18, Genève, 733 22 31
Blanc Jean, Praille, av. 19, Genève, 343 37 02
Blanc Jean, Saconnex-d’Arve, rte 252, Genève, 771 32 18
Blanc Jean Claude, Lézards, ch. 10, Genève, 796 32 03
Blanc Jean L, Délices, r. 8, Genève, 344 79 15
Blanc Jean PAS ENCORE EN SERVICE, Saconnex-d’Arve, rte 248, Genève, 771 18 98
Blanc Jean-Bernard, Frontenex, rte 53, Genève, 786 51 53
Blanc Jean-Charles, Industrie, r. 8, Versoix, 755 12 22
Blanc Jean-Claude, Bider, r. Oscar- 4, Genève, 796 49 03
Blanc Jean-Claude, Colline, r. 26, Genève, 329 53 12
Blanc Jean-Claude, Libellules, av. 16, Genève, 796 44 34
Blanc Jean-Claude, Rehfous, r. John- 11, Genève, 700 09 16
Blanc Jean-Claude, Saule, ch. 13, Genève, 757 14 62
Blanc Jean-Daniel, Richemont, r. 9, Genève, 732 24 71
Blanc Jean-François, Chamonix, av. 5, Genève, 736 54 52
Blanc Jean-Jacques, Crêts-de-Champel, ch. 9, Genève, 346 30 48
Blanc Jean-Louis, Coin-de-Terre, ch. 23, Genève, 796 89 49
Blanc Jean-Louis, Grange-Falquet, ch. 52, Genève, 348 52 42
Blanc Jean-Marc, Krieg, av. 18, Genève, 786 92 09
Blanc Jean-Marie, Bernex-en-Combes 12, Genève, 757 15 73
Blanc Jean-Maurice, Hutins, ch. 52, Genève, 757 57 78
Blanc Jean-Maurice, Loëx, rte 4, Genève, 792 01 52
Blanc Jean-Paul, Prulay, r. 65, Genève, 782 10 93
Blanc Jean-Philippe, Saladin, ch. Huber- 2, Versoix, 755 17 40
Blanc Jean-Philippe, Suisse, rte 148, Versoix, 755 65 40
Blanc Jean-Pierre, Genève, r. 140, Genève, 349 71 93
Blanc Jean-Pierre, Merles, ch. 15, Genève, 793 58 43
Blanc Jean-Pierre, Thonon, rte 64, Genève, 752 34 70
Blanc Jeanne, Giron, r. Charles- 33, Genève, 345 86 83
Blanc Joseph, Pictet, av. Ernest- 40, Genève, 344 96 32
Blanc Joseph, rte 252 Saconnex-d’Arve, GenèveSaconnex-d’Arve, 771 12 36
Blanc Josette, Crozet, av. 18, Genève, 796 36 25
Blanc Josiane, Crozet, av. 22, Genève, 796 42 75
Blanc Josiane, Libellules, av. 6, Genève, 796 22 00
Blanc Josiane, Montagne, ch. 102, Genève, 348 43 49
Blanc Josiane, Wendt, av. 9, Genève, 345 08 79
Blanc Julia, , Anières, 751 16 07
Blanc Julien Elie, Acacias, rte 18, Genève, 343 77 07
Blanc Juliette, Gilly, ch. 6, Genève, 793 76 11
Blanc Karine1228, Picatalons, ch. 14, Genève, 794 08 24
Blanc Laurence, Creux-du-Loup, rte 5, Sézegnin, 756 13 48
Blanc Laurence, Lausanne, r. 29 bis, Genève, 738 83 77
Blanc Laurent, Chênaie, ch. 121, Genève, 774 24 60
Blanc Laurent et Dominique, France, av. 35, Genève, 733 83 61
Blanc Lina, Lausanne, r. 145, Genève, 731 33 46
Blanc Louis, Acacias, rte 26, Genève, 342 45 68
Blanc Louis, Jonc, ch. 26, Genève, 798 16 29
Blanc Louis, Nant-de-Crève-Coeur, ch. 6, Versoix, 755 29 86
Blanc Louis, Pictet-de-Rochemont, av. 37, Genève, 735 50 65
Blanc Louis, Semailles, ch. 41, Genève, 794 89 49
Blanc Louis et Edmée, Servette, r. 100, Genève, 733 75 02
Blanc Luc et Janine, Moulins-de-Drize, ch. 8, Genève, 343 28 61
Blanc Lucien, Bel-Air, av. 63, Genève, 348 74 78
Blanc Lucien, Montagne, ch. 72, Genève, 349 05 33
Blanc Lucienne, Bossons, r. 80, Genève, 793 05 12
Blanc Lydia, Géraud, r. Comte- 1, Genève, 793 68 55
Blanc Madeleine, Chamonix, av. 7, Genève, 735 11 53
Blanc Marcel, Cité-Vieusseux 18, Genève, 345 23 01
Blanc Marcel, Lamartine, r. 3 A, Genève, 344 36 78
Blanc Marcel, Perréard, r. François- 2, Genève, 349 93 13
Blanc Marcel, Prévost-Martin, r. 35, Genève, 321 95 79
Blanc Marcel-André, Crest-des-Isles, ch. 9, Genève, 797 01 39
Blanc Marguerite, Frontenex, rte 61, Genève, 735 72 30
Blanc Marguerite Mlle, Courvoisier, ch. César- 6, Versoix, 755 19 37
Blanc Maria Silvia, Ferme, r. 8, Genève, 781 54 25
Blanc Marianne, Pont-d’Arve, bd 57, Genève, 320 54 02
Blanc Marie, Vélodrome, r. 10, Genève, 328 45 14
Blanc Marie Antoinette, Cécile, av. Ste- 1, Genève, 782 24 30
Blanc Marie-Alice Mme, Frontenex, av. 14, Genève, 700 08 81
Blanc Marie-Alice Mme HORS SERVICE, Grand-Bureau, r. 23, Genève, 43 18 38
Blanc Marie-Claude, Violette, r. Jean- 30, Genève, 320 72 26
Blanc Marie-France, Praille, av. 19, Genève, 342 71 32
Blanc Marie-Luce, Daubin, r. 34, Genève, 345 34 95
Blanc Marie-Véronique, Semailles, ch. 41, Genève, 794 08 21
Blanc Marius, Bois-Carrien, r. 2, Genève, 792 61 27
Blanc Marlyse, Champ-d’Anier, ch. 6, Genève, 798 54 69
Blanc Martine, Veyrier, rte 52, Genève, 301 02 55
Blanc Martine, Vieux-Vésenaz, ch. 41, Genève, 752 46 51
Blanc Maurice, Pont-d’Arve, bd 13, Genève, 320 77 97
Blanc Maya, Devin-du-Village, av. 11, Genève, 345 21 69
Blanc Meinrad, Ecu, ch. 13, Genève, 796 23 79
Blanc Michel, , Genève, 12 077 24 24 28
Blanc Michel, , Genève, 12 (Téléfax) 733 54 82
Blanc Michel, , Genève, 11 (Téléfax) 733 54 82
Blanc Michel, Butini, r. 18, Genève, 738 52 87
Blanc Michel, Contamines, r. 26, Genève, 346 02 59
Blanc Michel, Fort-Barreau, r. 31, Genève, 734 23 15
Blanc Michel, Midi, r. 1, Hermance, 751 26 83
Blanc Michel, Pontets, ch. 4, Genève, 794 90 51
Blanc Michel, Relai, ch. 19, Genève, 771 22 06
Blanc Michel et Brigitte, Grands-Buissons, ch. 32 Sézenove, Genève, 757 18 14
Blanc Michel et Rosemonde, Morgines, av. 37, Genève, 792 46 28
Blanc Michèle, Dalphin, r. Jacques- 42, Genève, 342 68 27
Blanc Michèle, Frontenex, av. 3, Genève, 735 94 89
Blanc Michèle, Hentsch, av. Ernest- 2, Genève, 736 84 11
Blanc Mireille, Jean, r. St- 5, Genève, 344 31 92
Blanc Nadine, Maisonneuve, ch. 12 D, Genève, 797 52 36
Blanc Nicole, Pontets, ch. 12, Genève, 794 28 19
Blanc Nicole PAS ENCORE EN SERVICE, Montbrillant, r. 24, Genève, 733 55 21
Blanc Norbert, Gabiule, ch. 3 A, Genève, 752 32 19
Blanc Olivier, Beau-Site, r. 4, Genève, 344 61 19
Blanc Olivier, Cavaliers, av. 23, Genève, 348 85 32
Blanc Patricia HORS SERVICE, Bois-de-la-Chapelle, av. 9, Genève, 793 62 78
Blanc Patrick, Crozet, av. 28, Genève, 796 01 08
Blanc Paul, Couchant, r. 15, Hermance, 751 23 67
Blanc Paul-Gustave, Champ-d’Anier, ch. 28, Genève, 798 18 78
Blanc Paulette, Evaux, r. 7, Genève, 792 05 20
Blanc Philippe, Ferrand, rte Alphonse- 75, Genève, 757 25 92
Blanc Philippe, Grange-Lévrier, r. 3, Genève, 797 13 27
Blanc Philippe, Vogt, bd Carl- 93, Genève, 321 85 31
Blanc Pierre, Charmilles, r. 34, Genève, 345 50 21
Blanc Pierre, Grandes-Communes, av. 25, , 792 55 09
Blanc Pierre, Loëx, rte 6, Genève, 792 30 72
Blanc Pierre et Alice, 19, La Voie-Creuse, 1202, Genève, 734 84 63
Blanc Pierrette, Chancy, rte 28, Genève, 792 07 47
Blanc Raphaël, Le-Corbusier, r. 18, Genève, 789 05 59 (Téléfax) 347 21 09
Blanc Rémy, , Genève, 12 077 24 35 31
Blanc Rémy, Menn, r. Barthélemy- 8, Genève, 328 23 41
Blanc Robert, , Genève, 752 19 94
Blanc Robert, , Corsier (GE), 752 19 94
Blanc Robert, Fremis, r. 5, Genève, 349 53 71
Blanc Robert, Lignon, av. 73, Genève, 796 45 89
Blanc Roger, Colombettes, ch. 10, Genève, 734 42 84
Blanc Roger, Grand-Pré, r. 26, Genève, 733 23 57
Blanc Roger et Liliane, Tanquons, ch. 20, Avully, 756 17 97
Blanc Roland, Bel-Air, av. 51 A, Genève, 348 06 31
Blanc Roland, Favre, av. William- 18, Genève, 736 90 16
Blanc Roland, Gros-Chêne, av. 27, Genève, 792 11 13
Blanc Sandra, Bel-Air, av. 49 A, Genève, 348 55 54
Blanc Sandra, Champ-Gilbert,ch. 19 Plan-les-Ouates, Genève, 343 71 52
Blanc Serge, Molliers, ch. 18, Genève, 757 28 54
Blanc Simone Alice, Gradelle, ch. 36, Genève, 348 17 30
Blanc Stéphanie, Picatalons, ch. 14, Genève, 794 08 24
Blanc Suzanne, Grand-Bay, r. 20, Genève, 797 19 47
Blanc Véronique, Lausanne, r. 42, Genève, 738 42 80
Blanc William A., 8, rue Robert-de-Traz, 1206, Genève, 347 06 24
Blanc William HORS SERVICE, Village-Suisse, r. 32, Genève, 328 74 17
Blanc Xavier, Gourgas, r. 12 1205, Genève, 320 87 51
Blanc Yves, Cité-Villars 42, Genève, 344 70 90Blanc Yves, Frontenex, rte 43, Genève, 735 22 21
Blanc Yvette, Lignon, av. 80, Genève, 796 32 96
Blanc Yvonne, Seujet, q 34, Genève, 731 00 85

 

BRUN 

Brun Adrien, Semailles, ch. 40, Genève, 794 07 88
Brun Agnès, Tressy-Cordy, ch. 2, Genève, 794 34 42
Brun Albert, 31, av.. du Gros-Chêne, 1213, Genève, 792 98 60
Brun Albert, 5, pass. de la Radio, 1205, Genève, 328 71 63
Brun Alfred Mme, Veyrassat, r. Henri- 10, Genève, 733 01 12
Brun Amédée, Vandelle, ch. J-B- 8, Versoix, 755 25 19
Brun André, 23, bd de la Cluse, 1205, Genève, 329 89 33
Brun André, Bois-Carrien, r. 12, Genève, 793 07 76
Brun André, Semailles, ch. 41, Genève, 794 34 48
Brun Andrée, Taverney, ch. 4, Genève, 798 40 51
Brun Anik, 40, ch.. Gilly, 1212, Genève, 793 57 15
Brun Anne-Marie, Chapelle, rte 35, Genève, 343 75 33
Brun Anne-Marie, Veyrassat, r. Henri- 10, Genève, 733 90 74
Brun Arnold, 794 23 09, Genève, 11 (Téléfax) 300 21 73
Brun Arnold, Revilliod, r. Gustave- 11, Genève, 300 20 57
Brun Barbara, Baud, av. Curé- 51, Genève,
Brun Béatrice, Plainpalais, rd-pt 4, Genève, 329 17 75
Brun Bénédicte, Vautier, r. 21, Genève, 342 74 59
Brun Bernard, 1, rue de la Cité, 1204, Genève, 310 95 22
Brun Bernard, Troinex, rte 40, Genève, 342 35 41
Brun Catherine, Cartigny, rte 39, Cartigny, 756 20 58
Brun Catherine, Semailles, ch. 9 C, Genève, 794 35 58
Brun Christian, Miléant, r. 5, Genève, 344 19 05
Brun Christiane, Ailes, ch. 35, Genève, 798 82 95
Brun Colette, Savoie, r. 9, Genève, 786 32 26
Brun Damien, Devin-du-Village, av. 7, Genève, 345 95 78
Brun Daniel, Chancy, rte 28, Genève, 793 50 52
Brun Denise, Grosselin, r. Jacques- 14, Genève, 342 09 12
Brun Dominique, Synagogue, r. 41, Genève, 329 77 49
Brun Edouard, Parc-de-Montalègre, ch. 10, Genève, 736 20 45
Brun Edouard, Sillem, r. 6, Genève, 786 83 13
Brun Edouard et Sybille, Hentsch, av. Ernest- 11, Genève, 735 39 23
Brun Etienne et Christine, Chapelle, rte 55, Genève, 343 79 74
Brun Fernand-Ami, Géraud, r. Comte- 14, Genève, 792 61 32
Brun Francis-Arnold, Vélodrome, r. 3, Genève, 320 27 68
Brun François, 7, ch.. de la Boisserette, 1208, Genève, 786 48 72
Brun Georges, 11, rue Caroline, 1227, Genève, 342 49 73
Brun Gérard, Epeisses, rte 43, Avully, 756 11 69
Brun Gérard, Vendée, ch. 27, Genève, 792 96 05
Brun Gilbert, Pâquerettes, ch. 19, Genève, 793 09 33
Brun Gilles, Pralée, ch. 28, Genève, 793 25 17
Brun Hélène, Servette, r. 100, Genève, 734 26 06
Brun Henri, Cherbuliez, r. 3, Genève, 735 30 76
Brun Henri Mme, Malagnou, rte 2, Genève, 346 67 05
Brun Isabelle, Giron, r. Charles- 6, Genève, 340 03 61
Brun Jacqueline, Chabrey, r. 37, Genève, 733 00 91
Brun Jean, Amazones, av. 2, Genève, 348 95 68
Brun Jean, Cirque, pl. 3, Genève, 328 21 26
Brun Jean, Semailles, ch. 26, Genève, 794 20 84
Brun Jean, Tilleuls, av. 34, Genève, 344 25 02
Brun Jean A, Bel-Air, av. 43 B, Genève, 348 36 02
Brun Jean-Alexis, Revilliod, r. Gustave- 3, Genève, 342 55 23
Brun Jean-Claude, Ouches, ch. 4, Genève, 796 03 34
Brun Jean-François, Bernex, r. 194, Genève, 757 41 97
Brun Jean-Jacques, Avallons, ch. 11, Anières, 751 24 05
Brun Jean-Michel, Saconnex-d’Arve, rte 277, Genève, 771 22 52
Brun Jean-Pierre, Barbolet, ch. 29, Genève, 793 77 50
Brun Jean-Pierre, Gilbert, r. 13, Genève, 782 96 48
Brun Jules, Charrue, ch. 4 A, Genève, 798 49 92
Brun Jules-W, Curval, r. Louis- 5, Genève, 346 38 04
Brun Laurent, Eglise, ch. 9 Sézenove, Genève, 757 62 20
Brun Laurent, Semailles, ch. 36, Genève, 794 12 65
Brun Liliane, Prairie, r. 1, Genève, 344 56 94
Brun Marc, Saule, ch. 96, Genève, 757 14 96
Brun Marcel, Pré-Bois, rte 7, Genève, 341 36 60
Brun Marguerite, , Versoix, 779 00 34
Brun Marguerite, Vernes, av. Théodore- 12, Versoix, 779 00 34
Brun Maria, Petit-Lancy, av. 29, Genève, 793 05 77
Brun Marie, Giron, r. Charles- 6, Genève, 344 40 11
Brun Marie, Mésanges, ch. 1, Genève, 794 21 89
Brun Marie-France, Rois, r. 13, Genève, 329 54 02
Brun Marie-Madeleine, Joseph, r. St- 22, Genève, 343 48 66
Brun Marie-Thérèse, Semailles, ch. 39, Genève, 794 30 55
Brun Michel et Monique, Dumas, av. 22, Genève, 346 74 91
Brun Nancy-Jeanne, Roveray, r. 16, Genève, 736 56 22
Brun Nicole, Budé, av. 7, Genève, 733 30 40
Brun Nicole, Village-de-Perly, ch. 10, Genève, 771 15 92
Brun Noël, Monthoux, r. 16, Genève, 731 76 71
Brun Patricia, Grand-Bureau, r. 28, Genève, 300 03 67
Brun Philippe, 44 bis av.. Krieg, 1208, Genève, 347 32 36
Brun Philippe, Mouettes, r. 4, Genève, 343 07 48
Brun Philippe et Renate, 17, av.. Bel-Air, 1225, Genève, 349 60 41
Brun Pierre, Semailles, ch. 37, Genève, 794 10 44
Brun Pierre-Yves, , Genève, 11 077 25 53 42
Brun Pierre-Yves, Presinge, rte 14, Genève, 349 25 80
Brun Raymond, Foliaz, rte 31 Charrot, Genève, 771 12 28
Brun Renate, 29, rue Caroline, 1227, Genève, 343 04 70
Brun Richard, Trémoulin, ch. 26, Meinier, 752 13 88
Brun Robert, , Genève, 077 25 55 58
Brun Robert, Athénée, r. 15, Genève, 346 46 60
Brun Robert, Grenus, r. 14, Genève, 732 97 75
Brun Robert, Saconnex-d’Arve, rte 120, Genève, 771 12 67
Brun Romaine, Bonnevaux, ch. 16, Genève, 752 18 75
Brun Sophie, Drize, rte 61, Genève, 342 49 65
Brun Thierry, Evaux, r. 1, Genève, 793 41 18
Brun Yves, Encyclopédie, r. 7, Genève, 345 97 84
Brun Yves, Gottret, ch. Jules-Ed- 38, Genève, 784 35 44

 

GRIS 

Gris Alfred, Grand-Bay, r. 16, Genève, 797 44 16
Gris Bernard, 41, rue des Racettes, 1213, Genève, 793 57 49
Gris Georges, 11, rue Louis-Favre, 1201, Genève, 733 94 90
Gris Germaine, 13, av.. Dumas, 1206, Genève, 346 63 24
Gris Hélène, 9, rue des Grottes, 1201, Genève, 733 68 32
Gris Lucienne, Simon, r. Michel- 9, Genève, 328 78 20
Gris Madeleine, Liotard, r. 15, Genève, 344 62 88
Gris Marthe, Buren, ch. 14, Genève, 796 51 39
Gris Paola, 70, rue de Carouge, 1205, Genève, 320 95 94
Gris Reggi, 70, rue de Carouge, 1205, Genève, 781 04 14
Gris Yvette, Micheli-du-Crest, r. 14, Genève, 321 41 55

 

NOIR 

Noir Bernadette, Petit-Senn, av. 29, Genève, 348 46 37
Noir Christian, 21, rue du Livron, 1217, Genève, 782 19 53
Noir Christian, 4, ch.. de la Montagne, 1224, Genève, 349 03 42
Noir Claude, Meyrin, rte 289, Genève, 782 13 54
Noir Eric, 3 bis ch.. des Pontets, 1212, Genève, 794 48 28
Noir Gilles, 54, av.. Crozet, 1219, Genève, 796 05 07
Noir Henri, Prulay, r. 44, Genève, 782 13 79
Noir Lucie, Soret, av. Frédéric- 50, Genève, 345 11 25
Noir Marcel, Artisans, prom 2, Genève, 782 75 21
Noir Thierry, Argand, ch. Ami- 11, Versoix, 755 55 10
Noir Yvonne, 7, rue de la Terrassière, 1207, Genève, 736 25 48

 

ORANGE 

Orange Alain, 85, rue de la Servette, 1202, Genève, 734 26 09
Orange André, 5, rue St-Ours, 1205, Genève, 320 00 26
Orange André et Maja, 2, ch.. Chantefleur, 1234, Genève, 784 08 08
Orange Anne, Tattes-Fontaine, ch. 23, Genève, 750 24 64
Orange Anne-Marie, Trembley, av. 12, Genève, 730 74 59
Orange Dominique, Viollier, r. 9, Genève, 735 14 58
Orange Gérard, 51, av.. de Vaudagne, 1217, Genève, 782 18 02
Orange Gilbert, 55, rue des Eaux-Vives, 1207, Genève, 735 57 63
Orange Jean-Claude, Hermance, rte 425, Hermance, 751 15 94
Orange Jean-Claude, Mervelet, av. 16 Petit-Saconnex, Genève, 733 62 96
Orange Maja, Vessy, rte 40, Genève, 784 05 92
Orange Marta, Staël, r. Mme-de- 3, Genève, 345 12 66
Orange Peter, Tattes-Fontaine, ch. 23, Genève, 12 (Téléfax) 750 17 84

 

ROSE 

Rose Claude, , Genève, 077 24 26 21
Rose Claude, 61, av.. Wendt, 1203, Genève, 733 65 11
Rose Colette, 81, bd de la Cluse, 1205, Genève, 329 46 81
Rose Colin et Jacqueline, 5 ch.. Bétems, 1218, Genève, 798 09 06
Rose Diana, 10, ch.. Nant-de-Crève-Coeur, Versoix, 755 26 22
Rose Dominique, Helvétique, bd 14, Genève, 786 02 04
Rose Doriel, Vermont, r. 32, Genève, 733 24 42
Rose Florence , Savoie, r. 11, Genève, 735 46 45
Rose Hedwige, Simon, r. Michel- 7, Genève, 328 00 59
Rose Joël, Vernier, rte 207, Genève, 341 17 12
Rose John-Alexandre, Wendt, av. 35, Genève, 345 24 34
Rose Keith et Christine, 7 ch.. de la Boisserette, 1208, Genève, 786 43 59
Rose Marc, 16, rue Vautier, 1227, Genève, 300 31 17
Rose Marcelle, Simon, r. Michel- 7, Genève, 781 33 08
Rose Michèle, Gallatin, av. 9, Genève, 344 80 25
Rose Pierre, Sauvage, ch. Ph -de- 17, Genève, 796 17 81
Rose Ruth Z., Montchoisy, r. 20, Genève, 735 63 23
Rose Thierry et Dominique, Croix-du-Levant, r. 21, Genève, 797 10 51
Rose William, Chevillarde, ch. 48, Genève, 786 51 70
Rose Yvonne, Crozet, av. 40, Genève, 796 05 78

 

ROUGE 

Rouge Adèle, Malagnou, rte 16, Genève, 735 63 34
Rouge Alain, 5, r.. Jean-Jaquet , 1201, Genève, 738 58 68
Rouge Auguste Mme, Rigaud, rte J -J – 29, Genève, 348 59 25
Rouge Bernard, Vilbert, ch. Auguste- 40, Genève, 798 80 27
Rouge Carole, Martin, r. Camille- 18, Genève, 796 90 79
Rouge Charly et Ursula, av.. Théodore-Weber, 1208, Genève, 736 83 37
Rouge Christian et Chantal, Gilbert, r. 22, Genève, 782 39 40
Rouge Daniel, Muse, r. 8, Genève, 781 03 35
Rouge David, Claire-Vue, ch. 1, Genève, 792 26 66
Rouge Emile, Meylan, r. Pedro- 8, Genève, 736 20 73
Rouge Emile, Paumière, ch. 25, Genève, 347 11 18
Rouge François, 3, r.. Robert-de-Traz , 1206, Genève, 789 01 35
Rouge François, 8, bd du Pont-d’Arve, 1205, Genève, 320 37 76
Rouge Georges, Pré-Bois, rte 7, Genève, 341 34 23
Rouge Georges, Seujet, q 34, Genève, 731 28 13
Rouge Georges, Villereuse, carr 4, Genève, 736 85 69
Rouge Hélène, Grand-Pré, r. 47, Genève, 733 46 02
Rouge Jacques François, Conseil-Général, r. 18, Genève, 328 04 37
Rouge Jean, 47 bis, rte de Florissant, 1206, Genève, 347 85 76
Rouge Jean-Claude, Ch.. J.-Des-Arts, 1231, Genève, 347 02 29
Rouge Jean-Claude, David, ch. J -B – 5, Genève, 343 86 46
Rouge Jean-Louis, Cécile, av. Ste- 29, Genève, 782 29 52
Rouge Joseph, Hoffmann, r. 14, Genève, 734 68 92
Rouge Josiane, Petit-Senn, av. 35, Genève, 349 15 78
Rouge Josiane, Prévost-Martin, r. 57, Genève, 320 84 53
Rouge Louisa, Ancienne, r. 26, Genève, 342 93 41
Rouge Louise, Gaud, av. Léon- 10, Genève, 346 42 27
Rouge Marceline, Vidollet, r. 13, Genève, 734 00 12
Rouge Marguerite, Rochette, ch. Gustave- 14, Genève, 792 75 61
Rouge Martial, Vernier, rte 184, Genève, 341 39 08
Rouge Myriam, Roches, ch. 2, Genève, 735 38 56
Rouge Nathalie, 22, rue Cavour, 1203, Genève, 345 34 38
Rouge Nicolas, Ch.. J.-Des-Arts, 1231, Genève, 347 02 29
Rouge Pierre, Beau-Soleil, ch. 20, Genève, 346 86 30
Rouge Pierre, Bossons, r. 10, Genève, 793 60 17
Rouge Pierre, Petit-Bel-Air, ch. 36, Genève, 349 22 04
Rouge René, Pesay, ch. 8, Genève, 343 09 26
Rouge René, Vibert, av. 27, Genève, 342 20 54
Rouge Robert, Gare-des-Eaux-Vives, av. 6, Genève, 736 79 90
Rouge Robin, Loëx, rte 41, Genève, 793 02 16
Rouge Simone Mme, Calas, av. 18, Genève, 346 86 47
Rouge Stella, Vieux-Bourg, av. 20, Genève, 349 70 80
Rouge Stéphane, 11, r.. Jean-Jaquet , 1201, Genève, 731 74 89
Rouge Thérèse, , Genève, 348 59 25
Rouge Thérèse, Vieux-Collège, r. 8, Genève, 310 57 42
Rouge Véronique, Coudriers, ch. 54 Petit-Saconnex, Genève, 788 04 28

hervé graumann – sélection chromatique : genève, juin 1992

Sur deux œuvres de Hervé Graumann [cat.]

Blanc sur Blanc (avec Damien Blanc & Alberto Blanc), 1993 – photographie noir et blanc / black and white photograph – 120 x 120 cm.

Blanc sur Blanc (avec Damien Blanc & Alberto Blanc), 1993 – photographie noir et blanc / black and white photograph – 120 x 120 cm.

Hervé LAURENT

Staircase 2, Galerie für Zeitgenössische Kunst,
Leipzig (8.sept.- 29 oct. 1994)

Sur: préposition. En français, “Blanc sur Blanc”, en anglais “Hard on soft”. La préposition est à prendre dans son sens littéral: Damien Blanc est photographié alors qu’il est assis sur les épaules de Alberto Blanc, une imprimante à aiguilles est posée sur un bloc de mousse.

“Blanc sur Blanc” renvoie à la série de toiles regroupées sous ce même titre que Malévitch réalise en 1918. Chacune de ces oeuvres touche aux limites de la perception puisque toutes se composent d’une forme géométrique blanche venant s’inscrire sur un “fond” de couleur identique. La tentative suprématiste de Malévitch peut être interprétée comme témoignant d’une volonté de sortir la peinture du champ de la pure visualité, à tout le moins de mettre en évidence le réductionnisme rétinien dans lequel s’était enfermée la pratique académique de cet art. De la même façon, intituler “Blanc sur Blanc” la photographie, en noir et blanc, de deux homonymes, l’un sur les épaules de l’autre monté, c’est poser la question du rapport de l’art à sa visibilité, non plus à partir d’une abstraction géométrique épurée, mais au cœur même d’une pratique réputée pour sa capacité à témoigner de la réalité des apparences. Graumann, après Malévitch, ne prétend pas qu’il n’y a plus rien à voir, il interroge le ce-qui-est-à-voir de l’image et il le fait là précisément où l’effet de réel engendré par la technique masque d’ordinaire la question.

Hard on soft, 1993 – ordinateur, imprimante à aiguilles, socle en mousse computer, dot matrix printer, foam base – 145 x 50 x 40 cm.

Hard on soft, 1993 – ordinateur, imprimante à aiguilles, socle en mousse
computer, dot matrix printer, foam base – 145 x 50 x 40 cm.

“Hard on soft” reprend le dispositif figuratif photographié avec “Blanc sur Blanc” puisqu’un objet dur, ici une imprimante à aiguilles, est posé sur un objet “mou”, en l’occurrence un bloc de mousse que les mouvements d’aller et de retour de la tête d’impression de la machine en action va mettre en branle, le hard entraînant ainsi le soft, lui imprimant son propre mouvement. Si l’on s’en tenait à cette description, l’oeuvre pourrait paraître un hommage à Jean Tinguely, la technologie informatique remplaçant, pour le bruit et pour le mouvement, les agencements de pièces industrielles actionnées par des moteurs.

En rester là, ce serait oublier la signification inédite qu’a prise le couple hard/soft dans le langage de l’utilisateur d’ordinateur. Nul n’ignore plus que hard et soft sont les abréviations de hardware et software, termes qui désignent respectivement l’appareillage informatique (ordinateur et ses périphériques) et l’ensemble des logiciels qui permettent d’exploiter les capacités de l’outil informatique. Par extension tous les objets que contient la réalité phénoménale, la chaise, la vague, l’arbre et peut-être même le petit oiseau qui s’est perché sur une de ses branches, sont hard. A ce titre, le bloc de mousse couronnée d’imprimante pourrait aussi bien être décrit comme “hard on hard” ou pour être plus juste “soft in hard-hard on soft-hard” puisqu’il y a du soft (logiciel) dans l’imprimante et que la mousse du bloc est souple, and so on… Ainsi, le titre de l’œuvre est au mieux interminable au pire in(dé)terminable. Les catégories qu’il met en jeu loin de se différencier clairement ne peuvent faire autrement que se contaminer l’une l’autre. L’ensemble de la démarche poursuivie sur divers supports par Hervé Graumann obéit à cette même logique épidémique. “Hard on soft” est en vérité un mixte de hard et de soft indémêlables. Tout comme le sont, aujourd’hui, la chaise, la vague, l’arbre et, selon toute vraisemblance, le petit oiseau posé sur l’une de ses branches. En d’autres termes, s’il ne sort rien de l’imprimante c’est que la prose du monde, l’espace de son énonciation, pour ne pas reparler de sa figuration, n’est plus un plan stable mais un rythme oscillatoire qui ne produit plus, comme métaphore du sens, qu’un tremblement indéfini entre hard et soft.

Tableaux (monochromes) d’une exposition (informatique)

armoireIkeaCoupee

armoire II, 1990 meuble numéroté, découpé, recollé

L’œuvre de Hervé GRAUMANN (H. G.) traverse les catégories qui régissent notre rapport au monde phénoménal avec une espèce d’indifférence sereine dont les effets, souvent, ne manquent pas d’ironie. Cette distance à l’égard de la charge existentielle qui leste d’ordinaire les attendus de notre jugement, les analyses et les actions qui en découlent, H. G. en est redevable à la relation privilégiée qu’il entretient depuis le début avec la logique des ordinateurs. Cette dernière, dont on rappelle assez souvent la nature binaire pour éviter de se pencher à nouveau sur cette caractéristique, se distingue encore par le fait qu’elle traite d’un ordre de réalité qu’on pourrait qualifier d’homogène et granuleux. Pixel, 0/1,… du cœur de la machine à la vacillante lumière des écrans, l’univers informationnel que gère le computer est formé d’éléments tous identiques, sortes de fractions dont la configuration finale peut produire une image, un son, la chaîne d’un raisonnement, le résultats d’un calcul, etc., c’est-à-dire autant d’événements et de figures qui rappellent la trame de notre quotidien. Aussi, trompés par cette coïncidence, avons-nous pris l’habitude d’attribuer à l’ordinateur une intentionnalité dirigée vers le réel, alors que c’est l’ensemble des nécessités opératoires lisibles à travers nos stratégies d’utilisateurs, qui est seul responsable d’une telle similitude, par ailleurs totalement infondée.

H. G. travaille dans cette zone de rupture dont il s’efforce d’explorer les conséquences. Par l’absurde d’abord, en appliquant à l’objet même, la technique de sa saisie informatique. Ainsi des meubles découpés et recollés, dont on peut dire qu’ils ont été violemment pixélisés, ou encore en faisant passer, morceau par morceau, une partie d’un objet dans un autre objet, comme si l’intégrité des ensembles dont ces morceaux sont extraits n’était plus une détermination à prendre en compte dans le protocole de l’intervention. Le copier/coller fonctionne alors sans crainte d’engendrer des monstres, tant il est vrai que la monstruosité relève de l’hétérogène – le centaure en est un bel exemple, ainsi que les animaux fabuleux qui peuplaient l’imaginaire médiéval – et qu’ici, une fois admis que l’on va attribuer au réel la substance uniforme de l’univers informatique, cette réserve de principe doit être ignorée. En d’autres termes, H. G. confronte une métaphysique qualitative à une approche purement quantitative et joue avec humour la théorie du grain de sable contre celle du château de sable. Le texte n’est possible qu’à la condition de refuser l’hégémonie de la texture. L’humour propre à plusieurs travaux de H. G. tient à ce qu’il essaie de tenir les deux, laissant la structure répétitive du grain informatique envahir en la perturbant la prose du monde.

...de l’ordre alphabétique des couleurs (dladc base v1.1) – table en 7 langues & 11 couleurs classées par ordre alphabétique

…de l’ordre alphabétique des couleurs (dladc base v1.1) – table en 7 langues & 11 couleurs classées par ordre alphabétique

C’est une même démarche qui le conduit à travailler cette prose sans se plier à l’ordre narratif ou analytique qu’elle construit tout au long de ses divers segments mais comme un tableau à entrées multiples qui peut être consulté en tant que base de données. A une forme de tri propre au récit et peu directement explicite, H. G. superpose une pratique de la classification aux critères très rigoureusement définis. Prenant non pour thème, mais pour tête de chapitre général la couleur, l’artiste est ainsi amené à éditer la liste des abonnées du téléphone d’une ville affublés d’un nom de couleur, ou encore à réaliser une peinture qui n’est ni conceptuelle ni néo-géo mais la conséquence d’un double listage: horizontalement une série de langues, verticalement les noms de quelques couleurs préalablement choisies et rangées par ordre alphabétique. Les coordonnées ainsi définies permettent de constituer un ensemble de cases colorées dont la réunion n’est rien d’autre que le tableau. La même démarche aboutit également au fait de peindre une toile monochrome en présence d’une personne dont le nom désigne la couleur utilisée. Monsieur ROUGE, Madame ROSE sont ensuite invités à signer le procès-verbal rendant compte de la séance. Messieurs Damien et Alberto BLANC, plus complaisants, ont même accepté de faire connaissance puis de se laisser photographier, le premier tenant en équilibre sur les épaules du second pour une composition (en noir et blanc…) judicieusement intitulée BLANC SUR BLANC.

Couleur minute, 1990 – ordinateur, écran, logiciel / computer, monitor, software

Couleur minute, 1990 – ordinateur, écran, logiciel / computer, monitor, software

COULEUR-MINUTE appartient à ce groupe d’œuvres construites autour d’une problématique dont le prétexte est la couleur. Sa simplicité permet de clairement saisir les enjeux du travail de H. G. Il s’agit d’un ordinateur Amiga d’entrée de gamme, muni d’un moniteur et laissant tourner un programme d’affichage aléatoire sur l’ensemble des 4096 couleurs disponibles avec ce modèle de machine. Chaque minute, une couleur tirée au sort apparaît, à l’exclusion de tout autre élément signalétique tel que barre de menu ou icône.
Aucun son n’accompagne cette présentation. Ainsi donc, pendant une poignée de secondes, chacune de ces couleurs existe sur l’écran dont elle occupe l’intégralité de la surface créant une espèce nouvelle et éphémère de tableau monochrome qui constitue un moment d’une exposition pilotée par informatique. La bordure de l’écran devient le cadre désignant la qualité picturale de la couleur. Dans une semi-pénombre, la photonique égrène, minute après minute, une plage tremblante de lumière colorée, uniforme mais instable, faiblement rayonnante. Son caractère d’apparition, d’où elle tire son aura spécifique tient aussi à la brièveté de cette présence: on est passé du grain de sable à la métaphore plus complexe du sablier. Ce qu’il ne faut pas manquer de comprendre c’est, je crois, que le travail de H. G., sous son évidente qualité poétique, est d’abord un réflexion sur l’articulation de l’outil informatique, prolongé aujourd’hui de tous ses appendices médiatiques (par la vertu de l’interface), avec notre compréhension du monde. Pour finir, cette exposition se donne froidement pour ce qu’elle est: une succession de moments dont la durée est calibrée et l’ordre d’enchaînement calculé par une fonction random. A ce titre, nous pouvons encore décrire notre rapport sensible au résultat mais à condition de ne pas oublier que son origine réside dans l’exécution des lignes d’un programme pour lequel il n’est jamais question de notre regard, et qu’ainsi, contrairement à la pensée humaniste de Marcel Duchamp, les regardeurs ne font plus les tableaux.

Hervé Laurent (in cat. 5ème SIV, St-Gervais, Geneva – 1993)

F. Y. Morin – Une journée dans la vie de Raoul Pictor [cat.], 1994

Raoul Pictor cherche son style… (v.1), 1993 – dispositif informatique, ordinateur, imprimante, logiciel / computer device, printer, software – dimensions variables

Réveillé par l’activation d’une horloge interne, Raoul n’a nul besoin de se lever, il apparaît morceau après morceau, tel un fantôme, dans la pièce qui lui sert d’atelier. Pendant quelques courts instants, insuffisamment assuré de son identité personnelle, il s’oublie dans les choses, se trouve emmêlé dans le trapèze au vert éclatant de la moquette ou happé, en partie, par le dessin aux barres de couleur verticales qui schématise une bibliothèque.

Dès qu’il se sent un peu mieux lui-même, Raoul commence à s’adonner avec ferveur à sa principale activité: marcher. Cet exercice ne constitue pas un but en soi, il signale la perplexité de l’artiste. Béret vissé sur le crâne, affublé d’une blouse grise dans le dos de laquelle il a pour habitude de croiser ses mains, Raoul expérimente l’espace de l’atelier avec une touchante maladresse. C’est au moment de changer de direction qu’il semble éprouver le plus de difficultés… n’est-ce pas qu’il s’affronte alors à une aporie spatiale: comment s’orienter dans la profondeur illusoire d’un plan? Métaphore du problème auquel s’est toujours confrontée la peinture, la déambulation de Raoul n’a plus pour vertu de prouver le mouvement par l’exercice mais bien d’affirmer la possibilité de la représentation. Peintre, – Pictor – Raoul l’est tout d’abord par sa démarche, préambule obligé de son art.

Pour se reposer de ses graves préoccupations, le peintre a l’habitude de jouer du piano. Il prend aussi des pauses en s’abandonnant au confort un peu fruste d’un fauteuil niché dans un angle de la pièce, situation privilégiée pour qui prétend scruter l’orthogonalité du monde phénoménal. Ensuite, Raoul peint vite, avec une ferveur inquiète, dans l’urgence de fixer, avant qu’il ne lui échappe, le résultat de méditations longuement ruminées durant ses va-et-vient. Artiste d’atelier, son modèle est mental. Nulle image, vignette pittoresque ou vision sublime, ne vient troubler sa claire conscience des rapports. La toile achevée à grands coups de brosse, après force gesticulations, l’artiste la prend à bras-le-corps et quitte avec elle la pièce par une étroite fente noire; laquelle fente, si l’on accorde quelque crédit au code perspectif que nous a légué la Renaissance, symbolise une ouverture rectangulaire au format d’une porte.

À noter: nous ne savons rien de l’œuvre qui vient d’être achevée puisqu’elle était posée de dos sur le chevalet qui occupe le centre de l’atelier et que l’artiste s’en est saisi, une fois terminée, sans la retourner. Pour l’heure, Raoul, revenu à son état électrique primordial, lié à sa création si intimement que plus rien ne les distingue l’un de l’autre, Raoul privé de surface, Raoul l’algorithme circule dans le réseau des câbles, à cheval sur l’interface qui relie imprimante et ordinateur. De son activité sans représentation naît une image: jeu d’encres colorées obtenu par la réunion dans un format paysage d’une sélection aléatoire d’éléments emmagasinés dans la mémoire d’un programme. Signée, datée et numérotée, l’œuvre actualise un des termes de l’ensemble des probabilités à quoi se résume, pour finir, l’élan créateur de Raoul. Dès lors quelques questions se font pressantes:

L’expression “Raoul Pictor cherche son style…” signifie-t-elle qu’il l’aura trouvé lorsque, la musique du hasard s’étant tue, il aura épuisé toutes les combinaisons possibles – à savoir, plusieurs milliards, sans doute – à partir des données limitées de sa mémoire? Dans cette hypothèse, si Raoul continue à produire, il ne pourra plus que se plagier lui-même. Faut-il voir là une forme de radotage ou bien considérer plutôt qu’il nous donne une magnifique leçon sur les mécanismes mystérieux qui font agir les artistes? œuvre d’art, quelle que soit sa forme, quelque matériau qu’elle emprunte pour incarner cette forme, n’est-elle pas fondamentalement dépourvue d’originalité? Au public enthousiaste qui applaudit la nouveauté radicale faute de reconnaître, sous l’éclat trompeur de son actualité, une réorganisation habile ou inspirée du même, Raoul oppose une conception moins idéaliste de la création. Qu’après x années de son inlassable labeur, il commence à peindre des toiles déjà une fois sorties de son atelier, on ne peut raisonnablement le lui reprocher puisqu’au regard de sa mémoire achevée, son œuvre complet existe, au moins potentiellement, avant même qu’il ait préparé sa palette. Une peinture qui sort de l’imprimante est donc, de fait, toujours une copie. En quoi le fait d’être la première constituerait-il un statut privilégié? Quelle légitimité ontologique particulière pourrait-on lui accorder qui interdise qu’une seconde puis une troisième copie, et ainsi de suite, soient à leur tour produites? À la question qui inaugurait ce chapitre d’interrogations, on fera écho par celle-ci, qui ne prétend pas le clore: Est-ce donc qu’à la différence de beaucoup, qui un jour ont cru trouver, Raoul, scrutant le corpus immense mais fini de ce qu’il a à exprimer, cherche encore?

F. Y. MORIN


Raoul Pictor cherche son style… (v.1), 1993 – copies d’écran / screen captures